Introduction à l'ACS Plus

Il est temps de dégonfler des mythes

Maintenant que vous connaissez la différence entre l’égalité et l’équité et que vous avez un aperçu de l’ACS Plus, examinons quelques questions courantes.


« L’égalité entre les sexes est déjà atteinte, non? »

Mythe : Les Canadiennes et les Canadiens vivent déjà l’égalité, donc l’ACS Plus est inutile.

Nous avons certes accompli des progrès, mais l’égalité complète entre femmes et hommes n’est pas encore chose faite au Canada. À l’heure actuelle, pour chaque dollar que reçoit un travailleur, une travailleuse gagne en moyenne seulement 87 cents (Statistique Canada, 2017). Les femmes sont aussi plus souvent les victimes de la violence sexuelle et familiale et demeurent sous-représentées au sein de la haute direction et dans les postes de pouvoir. En effet, elles n’occupent que 25 % de ces postes parmi les 500 plus grandes entreprises au Canada (rapport 2017 du Conseil canadien pour la diversité administrative). Cet écart est encore plus important pour les femmes avec certains facteurs identitaires croisés, telles que les femmes trans ou en situation de handicap.

L’égalité entre les sexes profite à tous les membres d’une société, et l’ACS Plus peut contribuer à améliorer la situation des femmes, des hommes et des personnes non binaires. Ainsi, tout comme les femmes ont été écartées des recherches sur les maladies du cœur parce que celles-ci étaient considérées comme des « maladies masculines », les hommes ont traditionnellement été exclus des recherches sur l’ostéoporose. Alors que celle-ci est vue comme une maladie chez les femmes ménopausées, les hommes subissent en fait près d’un tiers des fractures de la hanche liées à l’ostéoporose.


« L’ACS Plus ne concerne que les femmes. Qu’en est il des hommes? Ou de la culture, de la race et de l’ethnicité? »

Mythe : L’ACS Plus sert à défendre les intérêts des femmes et s’applique uniquement aux problèmes « féminins ».

L’ACS Plus ne favorise personne en particulier. Il s’agit d’une méthode d’analyse qui sert à poser des questions, à remettre en question les idées préconçues et à mesurer les répercussions potentielles des initiatives compte tenu de la diversité de la population canadienne.

Outre le sexe et le genre, l’ACS Plus examine tous les facteurs comme la race, l’ethnicité, la religion, l’âge, le genre et le fait de vivre avec un handicap intellectuel ou physique. Lorsqu’un enjeu fait l’objet d’une ACS Plus, le genre peut parfois apparaître comme principal facteur; parfois, ce sera plutôt une combinaison de facteurs qui viendra teinter l’incidence d’une politique, d’un programme ou d’une initiative sur telle ou telle personne.

Le mandat de votre ministère pourrait également avoir une incidence sur les facteurs identitaires que vous privilégiez. Vous pourriez commencer par l'ethnicité, l'orientation sexuelle ou le handicap. Il s'agit de comprendre comment et quand les identités se rejoignent et convergent.


« Je travaille dans un ministère à vocation opérationnelle, donc je n’ai pas besoin de me préoccuper de l’ACS Plus »

Mythe : L’ACS Plus s’applique uniquement aux secteurs « sociaux ».

Les politiques et programmes gouvernementaux ont des répercussions sur la population. Si l’importance du genre et de la diversité va de soi dans certains secteurs (p. ex. en éducation et en santé), elle peut être moins évidente dans d’autres domaines (p. ex. la défense ou l’exploitation des richesses naturelles), mais il ne faut pas pour autant conclure qu’on peut faire abstraction du genre. L’ACS Plus peut être et a, de fait, été utilisée dans tous les domaines d’activités du gouvernement fédéral. Ainsi, l’utilisation de l’ACS Plus pour évaluer les grands projets d’approvisionnement peut contribuer à assurer que l’équipement et les produits répondent à des besoins variés. Elle peut également assurer le choix des bonnes stratégies de recrutement dans la fonction publique pour avoir un personnel diversifié.

Nous verrons plus loin comment l’ACS Plus est utilisée dans les secteurs sociaux, économiques, scientifiques et dans le domaine de la sécurité publique.